Julien, tu as été parmi les meilleurs golfeurs en Suisse, est ce que tu pourrais nous expliquer ton parcours en quelques phrases ?
J’étais assez vite en équipe nationale à l’âge de 15 ans. Vers 20 ans il fallait faire un choix entre le golf et les études. J’ai privilégié à ce point-là les études, mais au moment d’entrer dans la vie active, il fallait choisir soit la finance soit le golf. Finalement j’ai décidé de me lancer dans le golf et j’ai jamais regretté d’avoir fait ce choix… vraiment une belle expérience.
Comment as-tu vécu la transition d’amateur à professionnel ?
D’une manière assez excitante… je pense que j’étais au bon âge pour le faire : j’avais 21 ans. À ce moment-là, on ne poussait pas beaucoup les bons amateurs à passer à « professionnels », mais c’était vraiment mon envie personnelle. Je m’étais mis beaucoup de pression et j’avais fixé du temps pour y arriver, je me disais « maintenant ou jamais. Je vais faire mes qualifications et voir ce que ça donne … Si ça passe, c’est génial et je me lance, si ça ne passe pas, j’aurais une vie plus classique… »
Sauf erreur tu as passé tes qualifications en 2002, tu as eu le droit de passer sur le Tour Européen et tu as aussi évolué sur le Challenge Tour...
Oui, au début j’étais sur le Tour Européen : c’était l’objectif que je m’étais fixé. C’était un peu ambitieux à ce moment-là et beaucoup des gens me disaient « Tu vas pas y arriver... Ça prend plus de temps ». Je répondais que si je n’y arrivais pas, y aurait eu des autres projets et que le golf restait juste une passion... Mettre cette pression était la bonne stratégie!
Quel est ton meilleur souvenir si ce n’est cette magnifique troisième place à l’Open de Crans ?
Oui, ça l’est certainement, mais le meilleur souvenir est lié au début de ma carrière quand j’ai beaucoup joué et discuté avec Costantino Rocca. Il était à la fin de sa carrière mais il restait le meilleur joueur italien à cette époque-là. Mais j’ai aussi des bons souvenirs liés à des rencontres ou des choses un peu atypiques, tels qu’aller jouer le tournoi « Dunhill-Links », où j’avais joué à l’entrainement avec Michael Douglas et son épouse, Catherine Zeta-Jones. Donc c’est plus des rencontres qui étaient assez improbables et qui laissent des magnifiques souvenirs.
Est-ce que la compétition te manque ?
Oui, ça me manquera toujours. Même si c’est du coin de l’œil, je suis les résultats de ce qui se passe sur le Tour Européen et en Suisse. Le golf sera dans mon cœur et dans mon esprit à vie… La passion est toujours de suivre, de rencontrer des anciens collègues du circuit, et peut être à 50 ans se lancer sur un circuit Senior.
Que penses-tu de l’évolution golfique en Suisse ?
Quand j’étais amateur, le niveau était déjà très élevé, mais au niveau professionnel y a de plus en plus des joueurs qui franchissent le cap. Au niveau féminin on a la chance d’avoir deux joueuses qui sont connues au niveau international : les sœurs Métraux. C’est bien parce que ça fait beaucoup parler du golf féminin. Au niveau national en Suisse, en ce moment-là les femmes performent mieux que les hommes.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent se lancer dans une carrière golfique ?
Il faut regarder ce qui se passe en Suisse mais aussi partir à l’étranger. Il faut aller voir des autres golfeurs meilleurs ou se retrouver dans un environnement, où on n’est pas forcément le meilleur ou le champion du Club. « Souffrir » en voyageant et en rencontrant des autres personnes… Il faut se rappeler qu'avec ce sport on a la chance de pouvoir jouer sur la durée et de pouvoir aussi associer les études. Trouver aussi une université adéquate qui prépare à une belle formation académique et sportive afin de réussir dans les deux.